Pour nos ami.e.s !

À ceux et celles pour qui la fin d’une civilisation n’est pas la fin du monde ;à nos amis
À ceux et celles qui voient l’insurrection comme une brèche, d’abord, dans le règne organisé de la bêtise, du mensonge et de la confusion ;
À ceux et celles qui devinent, derrière l’épais brouillard de « la crise », un théâtre d’opérations, des manœuvres, des stratégies – et donc la possibilité d’une contre-attaque ;
À ceux et celles qui portent des coups ;
À ceux et celles qui guettent le moment propice ;
À ceux et celles qui cherchent des complices ;
À ceux et celles qui désertent ;
À ceux et celles qui tiennent bon ;
À ceux et celles qui s’organisent ;
À ceux et celles qui veulent construire une force révolutionnaire, révolutionnaire parce que sensible ;
Cette modeste contribution à l’intelligence de ce temps.

Le Comité Invisible est responsable, ou coupable selon l’État français qui tente de poursuivre ses auteurs présumés pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », de deux livres magnifiques et qui gagnent à se répandre : « L’Insurrection qui vient » (2007) et « À nos amis » (2014). Lire ici l’interview de Julien Coupat, que l’État tente d’enfermé (pour terrorisme!) pour avoir participé à l’écriture de ces livres, ce qu’il dément… https://lundi.am/Interview-de-Julien-Coupat

Photo de notre table de billard de réunion, au bar de la Gare XP, avec les livres offerts aux bénéloves...

Photo de notre table de billard de réunion, au bar de la Gare XP, avec les livres offerts aux bénéloves…

Début 2015, la caisse de Générations Futur a servie à acheter 20 livres à destination de nos bénéloves les plus actifs : 5 « Insurrection qui vient », 15 « À nos amis », et par cette même occasion, à rencontrer les amis des Éditions La Fabrique, dont le catalogue fait saliver… voyez plutôt : http://www.lafabrique.fr/catalogue.php

Nous reprenons ci dessous la présentation de l’Insurrection qui vient qu’en fait La Fabrique, et bien sur, nous vous incitons non seulement à les lire, mais à les faire lire, les offrir, les faire vivre… (attention, si vous lisez ceci, vous êtes sans doute déjà fichés terroristes par l’État français…)

L’Insurrection qui vient l'insurrection qui vient

Chaque secteur spécialisé de la connaissance fait à sa manière le constat d’un désastre. Les psychologues attestent d’inquiétants phénomènes de dissolution de la personnalité, d’une généralisation de la dépression qui se double, par points, de passages à l’acte fou. Les sociologues nous disent la crise de tous les rapports sociaux, l’implosion-recomposition des familles et de tous les liens traditionnels, la diffusion d’une vague de cynisme de masse ; à tel point que l’on trouve dorénavant des sociologues pour mettre en doute l’existence même d’une quelconque «société». Il y a une branche de la science économique – l’«économie non autistique» – qui s’attache à montrer la nullité de tous les axiomes de la prétendue «science économique». Et il est inutile de renvoyer aux données recueillies par l’écologie pour dresser le constat de la catastrophe naturelle.

Appréhendé ainsi, par spécialité, le désastre se mue en autant de 11348823_979553665388707_2006363237_n«problèmes» susceptibles d’une «solution» ou, à défaut, d’une «gestion». Et le monde peut continuer sa tranquille course au gouffre.

Le Comité invisible croit au contraire que tous les remous qui agitent la surface du présent émanent d’un craquement tectonique dans les couches les plus profondes de la civilisation. Ce n’est pas une société qui est en crise, c’est une figure du monde qui passe. Les accents de fascisme désespéré qui empuantissent l’époque, l’incendie national de novembre 2005, la rare détermination du mouvement contre le CPE, tout cela est témoin d’une extrême tension dans la situation. Tension dont la formule est la suivante : nous percevons intuitivement l’étendue de la catastrophe, mais nous manquons de tout moyen pour lui faire face.
L’insurrection qui vient tâche d’arracher à chaque spécialité le contenu de vérité qu’elle retient, en procédant par cercles. Il y a sept cercles, bien entendu, qui vont s’élargissant. Le soi, les rapports sociaux, le travail, l’économie, l’urbain, l’environnement, et la civilisation, enfin. Arracher de tels contenus de vérité, cela veut dire le plus souvent : renverser les évidences de l’époque. Au terme de ces sept cercles, il apparaît que, dans chacun de ces domaines, la police est la seule issue au sein de l’ordre existant. Et l’enjeu des prochaines présidentielles se ramène à la question de savoir qui aura le privilège d’exercer la terreur ; tant politique et police sont désormais synonymes.

L’insurrection qui vient nous sort de trente ans où l’on n’aura cessé de rabâcher que «l’on ne peut pas savoir de quoi la révolution sera faite, on ne peut rien prévoir». De la même façon que Blanqui a pu livrer les plans de ce qu’est une barricade efficace avant la Commune, nous pouvons déterminer quelles voies sont praticables hors de l’enfer existant, et lesquelles ne le sont pas. Une certaine attention aux aspects techniques du cheminement insurrectionnel n’est donc pas absente de cette partie. Tout ce que l’on peut en dire ici, c’est qu’elle tourne autour de l’appropriation locale du pouvoir par le peuple, du blocage physique de l’économie et de l’anéantissement des forces de police.

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