Décroissance

« Une croissance illimitée dans un monde limité est une absurdité »

Mais au fait, c’est quoi la croissance ?

Mais au fait, c’est quoi cette croissance, dont on entend parler des dizaines de fois par jour « dans le poste » ?!
Proposition d’explication : la croissance est un indice mathématique, un imaginaire, un système. Au final, la croissance est une idéologie.

La croissance est un indice mathématique : c’est l’augmentation continuelle de la production de biens de services, et d’échanges dans une économie. Cette production est mesurée par le PIB. Ce dernier ne tient pas compte de la qualité des productions : une économie qui soigne au lieu de prévenir est en croissance. Le nettoyage d’une marée noire, faire la guerre, participent à la croissance. Construire des écoles aussi.

– La croissance est un imaginaire : la croissance, c’est le progrès, le mieux. Une plante croît. Un enfant grandi. La croissance, c’est positif. La croissance apporte le bonheur… la croissance est la condition du bien-être des populations. La croissance est synonyme d’emplois.

– La croissance est un système : le système est productiviste. De tous les systèmes productivistes, le capitalisme est apparemment le plus efficace pour faire croître le PIB (ou du moins, le plus efficace pour faire croire qu’il est le plus efficace). Le système s’appuie sur la technologie, voire le techno-scientisme, sur la valeur travail, l’esprit de concurrence, le devoir de compétitivité. Ce dogme de la concurrence fait que le système est surtout le plus efficace pour créer de l’inégalité entre les plus riches et les plus pauvres (toutes échelles confondues), mais « peu importe, puisque grâce à la croissance, il leur restera quand même quelques miettes ». Ce système a de plus en plus besoin d’énergie pour fonctionner, c’est un système à forte entropie. Ses moteurs sont l’obsolescence programmée, la dette et la publicité.

– L’idéologie de la croissance consiste à faire l’amalgame entre l’indice, l’imaginaire et le système. Ainsi les 1% les plus puissants des 20% qui exploitent les derniers 80% s’appuient sur un indice apparemment objectif, pour conforter le système et ses conséquences, en promettant l’imaginaire lié à cette croissance. La promesse du bonheur au service d’un système. Une croyance qui relève de la pensée magique.

La Décroissance, c’est dénoncer les méfaits de la croissance telle qu’elle est définie ci-dessus. La Décroissance, c’est une vision cohérente d’une société non-violente, sans exploitation de l’homme par l’homme, respectueuse de son environnement sans obéir à la croyance économique. Et la Décroissance, c’est proposer des uto-pistes de transition vers ces sociétés soutenables et souhaitables : dotation inconditionnelle d’autonomie (gratuité des besoins de base couplée à une forte progressivité des prix pour la consommation supplémentaire, services publics, monnaies locales complémentaires fondantes), alliée à un revenu maximum autorisé, relocalisation et circuits courts (agriculture, productions manufacturées,…), …
L’objectif de la Décroissance n’a jamais été figé sur la diminution du PIB. La Décroissance c’est proposer d’autres pistes, d’autres alternatives sans rester axé sur les référentiels du capitalisme qui n’ont pas de sens. La Décroissance n’a jamais été la décroissance du PIB pour la décroissance du PIB. (voir la source de cet texte en cliquant ici)

Pour aller plus loin…

  • decroissance-764345Entropia Revue d’étude théorique et politique de la décroissance
  • L’IEESDS Institut d’études économiques et sociales pour la décroissance
  • La décroissance : le journal de la joie de vivre ! Journal de combat, qui veut faire progresser une cause encore minoritaire, La Décroissance fait désormais partie du paysage médiatique national et contribue, par son indépendance, à la vitalité du débat démocratique sur l’avenir de la planète
  • La Simplicité Volontaire est un courant social, un art de vivre ou une philosophie de vie qui privilégie la richesse intérieure par opposition à la richesse matérielle

1 réflexion sur « Décroissance »

  1. Source : http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/300815/croissance-decroissance-une-fausse-question

    Par Yann Kindo

    Ce texte est la version rédigée et surtout complète de l’intervention que j’ai faite samedi 29 août à la fête de la FSU Ardèche dans le cadre du débat organisé sur la question de la Décroissance. Les trois autres intervenants étaient trois défenseurs de cette Décroissance : le politologue Paul Ariès, Thierry Brugvin du Parti de la Décroissance et le réalisateur Philippe Borel, dont le film « Urgence ralentir » avait été projeté juste avant le débat.

    Le titre de ce débat est « Croissance et décroissance, comment le syndicalisme s’empare de cette problématique ? ». Je vais essayer de faire une intervention qui tout à la fois réponde précisément à cette question… tout en partant du principe que c’est une fausse question, puisque mon propos visera à vous convaincre que le syndicalisme, ou plus généralement le mouvement ouvrier, ne doit pas se situer sur ce terrain de la discussion « croissance ou décroissance ? »

    Lire la suite : http://blogs.mediapart.fr/blog/yann-kindo/300815/croissance-decroissance-une-fausse-question

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