Le coin des poètes

Nouvelle page participative inaugurée le 24 juin 2014 !

Pourquoi une nouvelle rubrique, et pourquoi la poésie ?

D’abord, tout simplement, par cela n’existait pas encore sur le site de Générations Futur. Nous avions bien une page « humour / blagues » et une autre « ces mots qui nous inspirent », mais pas de « coin des poètes »… c’est maintenant chose faite !

Surtout parce que Jean François, « Jeff » pour les intimes, à force de proposer ses poèmes pour le site internet, nous a convaincu de créer cette page, merci à toi Jeff !le-monde-ne-tourne-plus-rond-des-illustrations-satiriques-poignantes-denoncent-les-horreurs-de-notre-societe36

Désormais les poétesses et les poètes, aboutis ou en devenir, vous avez donc la parole… et votre propre page… Son mode d’emploi est simple, nous recevons les propositions de poèmes à publier (à cette adresse generationsfutur@zici.fr), nous les lisons, nous en discutons, posons des questions parfois, proposons des images pour les illustrer si besoin et hop… nous publions !

Jeff, tes mots pour conclure l’ouverture de cette nouvelle page participative : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron» dit le proverbe… On pourrait ajouter « Et c’est en poétisant  qu’on devient poète ! ». Et poétiser, ça passe bien avant versifier. La versification, c’est un talent, un savoir faire qui se construit, se cultive, se développe, s’entretient. Poétiser, c’est de l’ordre de l’appel, de l’envie. Envie de rêver, de contempler, de mettre en mots ce qui nous émerveille, nous transporte, ou, au contraire, nous indigne, nous révolte. Bref, l’appel à créer par l’écriture.

Le-jour-ou-je-me-suis-aime-pour-de-vraiSi vous sentez en vous cette « vocation », et bien lancez vous sans plus attendre ! Ne vous inquiétez pas : si quelque chose à dire vous habite, la « technique » versificatrice suivra ! De  loin, peut être, au début, mais elle suivra ! Et se rapprochera de plus en plus de vous !

Plus simple encore pour éviter stress ou prise de tête : vous proposez les poèmes, textes de chansons, que vous aimez bien et qui vous paraissent en rapport avec ce qui nous réunit autour de Générations Futur.

 

Ci dessous, les poèmes… offerts en partages, merci Jeff d’avoir lancé l’idée, merci à toutes et tous pour vos participations présentes et à venir… Merci à la poésie…

La canaille (Par Jean François Wolff, alias Jeff)

Vous aimeriez bien que les indignés,
Les alternatifs, les révoltés,16052014315
Tous les rétifs à votre monde frelaté
Rendent les armes
Et rendent l’âme?…

Permettez-moi de vous dire
Que vous prenez vraiment vos désirs
Pour des réalités !…

Vous nous appeliez jadis « la canaille », comme Thiers,
Aujourd’hui «la racaille », comme le faisait, c’était hier,
Nicolas Sarkozy, en Seine St Denis…

Mais « canaille » avant, ou « racaille » dorénavant,
Vous aurez du mal à nous fermer la gouaille,
Vous aurez du mal à nous fermer la vie,clown - garde … vous
Même en vous croyant tout permis,
Vous, les Versaillais d’aujourd’hui !…

Vos flashes balles peuvent nous faire perdre un œil…
Mais vous aurez beau faire :
Même vos tasers ne nous feront pas taire !…

Votre arrogance et votre orgueil,
Vos intérêts,
Quoiqu’ils puissent nous concocter,
Ne donneront pas un coup d’arrêt
A nos luttes pour la dignité!…clowns - vs crs 4

« Canaille » hier
Ou « racaille » aujourd’hui,
Quoiqu’il en soit, j’en suis fier !…
Quoiqu’il en soit, j’en suis !…

Électron libre (par Jeff)

Électron libre ! Électron libre !

J’ai été souvent été traité

D’électron libre….

Mais, pour tout vous avouer,

Je préfère encore être un électron libre

Qu’un électron prisonnier !

Ci dessous, petite sélection de six poèmes écrits et proposés par Mathieu Senghor, envoyé depuis son périple en Inde… « Puissiez vous trouver dans ces mots plus que ce que j’y ai mis. »

*****
Dieu n’est ni le créateur, ni la création,
Ni le protecteur, ni la destruction,
Pas un juge, ni un surveillant;
Dieu, c’est la plus grande des émotions.

*****

Tout ce qui a besoin d’une preuve n’aura jamais d’importance dans la vie de personne.

*****

Je suis parfois désarmé devant la souffrance du monde,
Toujours devant sa beauté.

*****

Tout ne peut pas être dit.
Tout ne peut pas être tu.

*****

Jamais herbe ne résista à la débroussailleuse
Hachée, retournée par la terrible faucheuse.
Pourtant ses rouages s’épuisent avant les racines ;
Jamais herbe ne fût vaincue par la débroussailleuse.

*****

Ma patrie c’est l’Amour
Je donnerais ma vie pour.
Elle m’a vu naître, grandir
Et j’espère y mourir.
J’infiltre bien d’autres nations
Mais pour les saboter. En espion.
Elle abrita les moments que je chéris
C’est aussi là que vivent mes amis.
Dès que je peux j’entonne ses hymnes
La main sur le coeur ; c’est la fierté qui m’anime.
Car ce pays je l’ai gagné
Quand les anciens j’ai abandonné.

Ma patrie c’est l’Amour
J’ai donné ma vie pour.

Ci dessous, à nouveau un poème de Jeff, en hommage à Rémi

La mort de Rémi Fraisse

La mort de Rémi,

C’est la bavure de trop !…

C’est la tragique goutte d’eau

Qui fait déborder le vase !…

Qui fait déborder la vase

Que nous promettait le barrage

Le barrage du Testet.

 

La mort de Rémi,

C’est la terrible goutte d’eau

Qui fait déborder la vase

Dans laquelle s’envasent

Depuis le début des travaux

Ceux qui croient faire leurs profits

A n’importe quel prix !…

Il a fallu un mort

Pour ébranler la télé

Pour réveiller la radio

Pour émouvoir les journaux.

Il aura fallu un mort

Pour qu’on commence à parler

Dans le pays tout entier

Du saccage du Testet.

Ci dessous, chanson écrite par des opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Ce texte ne prend vraiment toute sa valeur que si on l’entend chanter sur cet air de laridé breton. C’est émouvant, et ça redonne espour et courage face à un état de plus en plus perméables aux comportements mafieux de ceux qui ont du pouvoir et du fric (Ca va souvent ensemble….)

(voir la version vidéo chanson en cliquant là)

Rémi, t’es tombé par une grenade offensive

« Allez, faut y aller » t’as foncé sans te protéger

Ta mort au combat nous attriste et nous motive

T’avais que ta voix pour gueuler et t’indigner

 

Tu jouais de la guitare, t’aimais beaucoup la musique

Tu chantais le blues, et t’appréciais le reggae

T’es venu à Sivens pour un soutien pacifique

T’étais motivé pour partager tes idées

 

Par la renoncule aux pétales emblématiques

L’étoile de ta vie est implantée au Testet

Elle fait reculer les notables politiques

Les langues de serpent qui soutiennent ce projet

 

Vous les décideurs et les élus socialistes

Vos mains sont souillées par le sang de l’innocent

Vos forces de l’ordre révèlent un état fasciste

Pouvoir ! Tu es mort, t’en as plus pour bien longtemps

 

Le vent d’aujourd’hui qui monte de la jeunesse

Deviendra tempête si l’on veut s’y opposer

On peut bien la tuer ou la mettre en forteresse

Jamais, oh ! Jamais, on ne pourra l’arrêter 

L’Hymne de la ZAD du Testet, du 10 novembre 2014, chanté par « Luciole », paroles transcrites par Morgan Bertrand, filmé par Isabelle Grenet (vidéo à voir ici)

Gardien de la Paix es-tu sûr qu’c’est bien elle que tu gardes
Derrière ton bouclier ? Ouvre grands les yeux et regarde :
Ce sont tes enfants et tes sœurs sur les barricades
C’est ton sang qui coule à chaque fois qu’on abat un arbre

Es-tu sûr d’avoir choisi le bon camp ?
Rêvais-tu vraiment à ça quand t’étais enfant ?
Si t’avais choisi ce métier pour protéger les gens,
Pourquoi es-tu ici en train de protéger leur argent ?

Gardien de la Paix es-tu sûr qu’c’est bien elle que tu gardes
Derrière ton bouclier ? Ouvre grands les yeux et regarde :
Ce sont tes enfants et tes sœurs sur les barricades
C’est ton sang qui coule à chaque fois qu’on abat un arbre

S’ils continuent comme ça à réduire la forêt à néant
Que restera t-il de la terre pour nos enfants ?
Si tu reste là oui si tu les défends
Tu cautionnes la folie de tous ces truands

Gardien de la Paix es-tu sûr qu’c’est bien elle que tu gardes
Derrière ton bouclier ouvre grands les yeux et regarde :
Ce sont tes enfants et tes sœurs sur les barricades
C’est ton sang qui coule à chaque fois qu’on abat un arbre

Regarde comme on vit regarde comme on y croit
En construisant l’avenir dans des cabanes en bois
Crois-tu vraiment que c’est nous qu’il faut combattre ?
En faisant ça c’est l’Utopie que tu matraques

Regarde comme tu es bien plus armée que nous
Avec tes grenades contre nos cailloux
Si tu nous tabasses si tu t’en balances
Ce sera l’escalade de la violence

Gardien de la Paix es-tu sûr qu’c’est bien elle que tu gardes
Derrière ton bouclier ? Ouvre grands les yeux et regarde :
Ce sont tes enfants et tes sœurs sur les barricades
C’est ton sang qui coule à chaque fois qu’on abat un arbre

Pose ton bouclier prouve-leur que tu existes
Viens boire un café avec les zadistes
Quitte donc tes œillères ton poste et puis tes chaînes
Cette terre que l’on défend est aussi la tienne

Pose ton bouclier prouve-leur que tu existes
Viens boire un café avec les zadistes
Quitte donc tes œillères ton poste et puis tes chaînes
Cette terre que l’on défend est aussi la tienne
Cette terre que l’on défend est aussi la tienne…

Ci dessous, un poème de Angie Lucía Puentes, qui nous envoie ses mots depuis la Colombie…

TOURS

Dans la rue je n’étais qu’une jeune « adulte »

je marchais sans retour,

je pleurais tous mes souvenirs,

je pleurais la voix de ma mère, le visage de mon frère,

les mots de mon père.

Dans la rue des tanneurs

je marchais, toute seule,

en regardant toute ma vie dans les corps d’autres personnes,

je cherchais des mots pour dire, pour conclure, pour croire.

A la fin: j’étais las bas,

Moi et ma valise. Moi et ma vie,

mes mots en espagnol dans une grande valise.

Moi, citoyenne du monde,

Moi la colombienne, moi citoyenne d’un autre lieu.

Moi et mes rêves dans ma peu

Moi et l’hiver, moi et l’automne.

C’était moi: en face du monde avec ma propre foi

3 réflexions sur « Le coin des poètes »

  1. Avec le retour du printemps, vraiment au rendez vous (ça fait plaisir d’avoir une saison…bien de saison…encore frisquet le matin et le soir, et chaud dans la journée quand on est au soleil….), avec la ZAD Patates qui se réveille dans la Plaine de Montesson (Je publierai bientôt un poême qui la chante sur GF), .Pour en savoir plus, faire ZAD patates. Il y a un site qui a été refondu, et qui est très bien.
    Voici un petit hommage aux jardins potagers…

    Les jardins potagers.

    J’aime contempler les jardins potagers
    Avec leurs rangées de rames et leurs sillons,
    Les choux, les salades, les tomates, les oignons,
    Alignés en rangs droits et réguliers….
    Les rouges, les violets, les jaunes, les blancs,
    Les potirons bien ronds à l’orange luisant,
    Le noir tranchant ou le marron de la terre
    Dans les plates bandes carrées ou bien rectangulaires,
    Tous les verts foncés et tous les verts clairs,
    Tout cela joyeusement avivé
    Par l’éclat des fleurs quand elles sont invitées…

    Chatoyantes marqueteries
    Composées jour après jour
    Avec soin, avec patience, avec amour,
    Paisibles symphonies
    De couleurs, de senteurs et de tons
    Ecrites par des jardiniers amateurs
    En rien paysagistes, pas même horticulteurs,
    Qu’aucun trophée n’honore
    Et ne viendra honorer,
    Ni aujourd’hui plus que demain….
    Mais artistes néanmoins !….
    Artistes qui s’ignorent
    Car artistes ignorés …

  2. L’Âge obscure

    Le plus grand des déserts est bien celui de l’esprit
    Celui de l’homme outil au service de la Machine
    Les vains plaisirs ne sont que de fines gouttes d’huile
    Pour alimenter encore et avec peine son coeur de fer
    Énergie nécessaire à la poursuite du progrès technologique
    Rien ni personne ne peut l’arrêter, pas même la sombre nature

    Avalanche de sentiments qui dévale le long d’une plate existence
    Avalanche qui emporte la raison et ne préserve que le futile
    Impuissants nous sommes, insensibles nous devenons
    Dans un monde où la misère est aussi courante que l’oxygène
    Êtres faibles, notre temps est-il révolu, prendra-t-il fin si tristement
    Laisserons-nous la place à l’homme synthétique, au néant mécanique

    Le ciel se pare d’effroyables draperies qui engloutissent le soleil
    Déversant des torrents de cendre dans les océans de la Terre
    Nous buvons de cette eau corrompue, elle coule dans nos veines
    Tout comme elle coule dans les racines les plus anciennes du monde

    Dans le Néant spirituel, les tempêtes cosmiques font rage
    Notre univers s’effondre lentement devant nos yeux, coupables
    Pour chaque étoile qui succombe, l’âme suffoque d’un degré de plus

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