Nous sommes tou.te.s des locomotives !

(Source : pages 131/132/133 du livre « Joyeux Bordel »)

La méfiance envers la hiérarchie est toujours bonne à prendre, mais elle peut susciter un a priori négatif envers toutes les formes de leadership. En fait, ce qu’on veut, c’est PLUS de leadership, pas moins. joyeux bordel

Quelle est la différence entre « aucun d’entre nous n’est leader » et « nous sommes tou.te.s leaders » ?

Au premier abord, ces deux phrases ont l’air de deux variantes de la même idée, à savoir, pour l’essentiel : « Nous croyons à une forme d’organisation horizontale plutôt que verticale. Nous croyons à l’égalité entre la participation et la résistance aux hiérarchies sociale ». Mais le mot leadership peut vouloir dire bien des choses, et la création de hiérarchies n’est pas forcement implicite. « Prendre le leadership » peut signifier prendre l’initiative pour faire avancer un projet ou une tâche, ou prendre la responsabilité pour déterminer les besoins et s’engager individuellement ou collectivement pour réaliser ce projet.

Autrement dit, il est important de faire la distinction entre l’organisation louhorizontale et la désorganisation, et d’encourager les modèles de leadership disparates qui vont favoriser l’efficacité et les diverses formes de responsabilité.

Ce n’est pas une question de sémantique. Si un groupe se vante de ne pas avoir de leader, ses membres peuvent être extrêmement hésitant.e.s avant de se lancer pour prendre une initiative, craignant d’être alors perçu.e.s comme leaders, ce qui serait mal vu. Si on veut vraiment changer le monde, on a besoin que PLUS de monde s’engage à prendre des initiatives, pas moins. La capacité du collectif sera d’autant plus grande que les initiatives seront prises dans le cadre du travail collectif. Construire le pouvoir collectif est l’un des enjeux les plus importants pour la base de l’organisation. unnamed

Nous devons élaborer une culture où on invite tout le monde à s’engager. Cela signifie s’engager de façon à laisser aux autres un espace où ils/elles puissent s’engager, où ils/elles se sentent invité;e.s à s’engager et à prendre l’initiative à leur tour. « S’engager » peut vouloir dire écouter attentivement et s’enrichir au contact des autres. Ça peut aussi vouloir dire prendre le temps de déterminer et d’évaluer de nombreuses formes de leadership différentes au sein d’un groupe. Et ça peut encore vouloir dire chercher à encourager le potentiel de leadership chez les autres, qui peuvent ne pas se sentir le droit de s’engager s’ils/elles n’y ont pas été invité.e.s ou encouragé.e.s. thomas et lucia

Une culture qui valorise le leadership sain est une culture où les responsabilités sont récompensées, dans laquelle nous sommes responsables de ce nous faisons, et redevables les un.e.s envers les autres. Mais cette insistance sur les responsabilités doit aller de pair avec une culture de groupe qui valorise le leadership. Autrement, on risque de développer une mentalité où « tout le monde tire sur son voisin en cerce », dans laquelle on gaspille notre énergie à se tirer dans les pattes pour prendre l’initiative.

Nous avons besoin d’un mouvement où les autres nous encouragent seb clownconstamment à développer notre plein potentiel et où nous brillons en tant que collectif de leaders œuvrant tou.te.s ensemble pour un monde meilleur. Soyons tou.te.s leaders. On a besoin de plein de leaders, pas de se retrouver sans leader.

Présentation du livre Joyeux Bordel :

Sur toute la planète, des millions de personnes ont pris conscience, non seulement de la nécessité d’agir pour mettre un terme aux inégalités croissantes et aux dégâts écologiques, mais aussi de la possibilité d’y parvenir en faisant appel au pouvoir de l’imagination.11694826_824970484238887_4152884840323680101_n
Elaboré aussi bien pour les militants aguerris que pour les nouveaux activistes, Joyeux bordel est le manuel indispensable du militant moderne.  Pensé par des dizaines d’activistes du monde entier, Joyeux Bordel ! met en lumière de nouvelles voies vers un militantisme créatif, efficace et revigorant. Il est à la fois un manifeste du farceur, un mode d’emploi de l’action directe façon Greenpeace, et un manuel d’entraînement à l’organisation des masses, à la pédagogie et aux pratiques émancipatrices. Il explicite des dizaines de tactiques  – du Flash mob à l’occupation non-violente en passant par la grève de la dette ou différent canulars. Mais c’est surtout une bible qui reprend de nombreux principes et théories fondateurs de l’action militante pour concocter malicieusement ses propres actions créatives.

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